Roland Ries a été entendu le week-end dernier par la police dans l'affaire dite du "tram de Bamako". L'information, confirmée par un communiqué de la Ville de Strasbourg, a été révélée ce matin par nos confrères du site Médiapart.
Le sénateur et maire PS de Strasbourg, Roland Ries, a été interrogé le week-end du 1er juin par la police dans l’affaire dite du « tram de Bamako », d’après des informations recueillies par Mediapart. Selon nos confrères, "l’audition de ce baron socialiste était attendue depuis des lustres" .
En fin de matinée, la Ville de Strasbourg a confirmé cette information, en indiquant dans un communiqué (voir ci-dessous) que le directeur de cabinet de l'époque, Patrick Pincet, avait également été auditionné.
Aucun appel d'offres pour une étude de 48 500 euros
L’affaire du tram de Bamako concerne une étude de faisabilité portant sur un projet d’installation d’un tramway dans la capitale malienne. L’étude, d’un montant de 48 500 euros (pour 49 pages) a été confiée en 2009, à trois sociétés travaillant habituellement pour la Ville de Strasbourg. Sans passer par un appel d'offres.
Une information judiciaire contre X pour infractions à la législation sur les marchés public, favoritisme et recel de favoritisme a été ouverte en février 2012, menée à Nancy par le juge d’instruction Mireille Maubert-Loeffel. Le site Mediapart, déjà, avait révélé cette ouverture d'information. Selon Mediapart, ce sont les révélations de Bernard Debry, ancien directeur général des services à la Ville de Strasbourg qui ont conduit la justice à s'intéresser à cette étude. Celui-ci aurait alerté Roland Ries sur les risques juridiques que faisaient courir à la Ville ces études commandées sans appel d’offres à trois sociétés de conseil.
"Absence de mise en concurrence" selon la CRC
Parallèlement à l'enquête menée par la justice, la Chambre régionale des comptes s'est également penchée sur l'affaire du tram de Bamako. Dans son rapport sur la gestion de la Ville de Strasbourg, publiée le 25 mars dernier, la Chambre relevait "l'absence de mise en concurrence concernant le choix des prestataires" auteurs de l'étude.
Une adjointe du maire, Chantal Augé, avait alerté M. Ries en 2010 de possibles irrégularités dans ce dossier, en relevant que ce marché n'avait fait l'objet "ni d'une publicité ni d'une mise en concurrence".
Mme Augé, fondatrice de l'antenne locale de l'association anticorruption Anticor, a depuis cette affaire été relevée de ses fonctions d'adjointe, début 2012.
En février 2012, alors qu'il était interpellé en conseil municipal par son opposition,M. Ries avait déclaré, à propos de l'étude sur le tramway de Bamako: "Qu'il ait pu y avoir une difficulté administrative à ce sujet est possible, nous verrons le résultat de l'enquête qui est en cours".